[Contexte] Bella Volturi ~ Chapitre I

Un mois après leur mariage, Edward procède à la transformation de Bella. Tout de suite, cette dernière montre une capacité à protéger les gens contre les pouvoirs surnaturels. Les Volturi, venus pour constater la transformation de Bella, s'aperçoivent de cette capacité. Ils menacent de tuer Edward si elle ne les accompagne pas à Volterra. A contrecoeur, Bella accepte d'y aller, seule.
Cependant, les Cullen ne sont pas loin et sont prêts à prendre Volterra d'assaut à tout moment pour récupérer Bella.

I. Le plus beau jour de ma vie

EDWARD CULLEN

Il n'y avait pas de mots pour décrire mon état d'esprit actuel. Aucun adjectif n'était assez puissant. Le jour de mon mariage resterait gravé dans ma mémoire, même dans plusieurs millénaires.
Bella s'avançait vers moi, lentement, dans sa robe blanche, accrochée au bras de son père -tant par tradition que pour ne pas chuter. Je pouvais sentir l'odeur du sang montant à ses joues, heureusement invisible, caché par le fond de teint qu'Alice avait appliqué à ma fiancée. Mon épouse, dans quelques instants.
Les derniers accords de la marche nuptiale finirent de retentir quand Charlie me donna le bras de Bella, et que nous nous sourîmes. Le pasteur entama alors son traditionnel discours :
" Edward Anthony Cullen, acceptez-vous de prendre Isabella Marie Swan ici présente pour épouse, de la chérir, de l'aimer, de la protéger, tant que vous vivrez tous les deux ? "
Avec Bella, nous avions demandé cette dernière modification, puisque techniquement parlant, la mort nous séparait déjà.
" Oui, je le veux. " annonçai-je.
Le pasteur Weber se tourna alors vers Bella :
" Isabella Marie Swan, acceptez-vous de prendre Edward Anthony Cullen ici présent pour époux, de le chérir, de l'aimer, de le protéger, tant que vous vivre tous les deux ? "
Je savourai chaque instant de la cérémonie. Je tentai d'en imprimer chaque seconde dans ma mémoire.
" Oui, je le veux. " dit aussi Bella, avec une voix légèrement tremblotante.
Je vivais ainsi ma dernière seconde en tant que célibataire. Que de bon moments passés avec ma chère et tendre. Nous en passerons d'autres, désormais officiellement unis.
" Mesdames et Messieurs, j'ai l'honneur de vous présenter Monsieur et Madame Cullen. Monsieur Cullen, vous pouvez embrasser la mariée. "
Je ne me fis pas prier, et Bella non plus. Ce baiser scella notre amour à tout jamais. Un amour inébranlable, même dans les pires épreuves. Un amour que nul humain, vampire ou loup-garou de pourrait briser.

II. Mourir d'aimer

BELLA CULLEN

Cullen. Aussi étrange que cela puisse paraître, c'était mon nouveau nom. Pourtant, je n'arrivais pas à m'y faire, même si je l'attendais depuis longtemps. Bella Cullen. Tout en restant humaine, ce nom sonnait mal, tant j'étais habituée à l'attribuer aux vampires. J'avais rappelé à Edward sa promesse, et il avait repoussé l'échéance, une fois de plus. Soit disant que c'était pour mon bien. Tu parles ! Je n'attendais que moi ça, être immortelle. Mais il me rappelait toujours les problèmes que cela posait : mes parents, mes amis et... les loups.
Même si je me fichais éperdument des Quileute, je ne voulais pas apporter de problèmes aux Cullen. Mais je ne voulais pas quitter Forks non plus. D'une part à cause de Charlie, et d'autre part parce que j'entretenais l'espoir secret du retour de Jacob. Pour ainsi dire, je n'imaginais pas très longtemps de vivre sans lui. Il était comme mon dernier tiers, d'un tout formé par Edward, mon loup préféré et moi-même. Sans lui je ne pouvais vivre.

D'ailleurs, depuis mon dernier voyage forcé à Phœnix, je n'avais pas plus avancé sur mes réflexions sur mon trépas. Pourtant, avec ma fréquentation accrue des vampires ces derniers temps -particulièrement avec les plus sanguinaires d'entre eux- j'aurais pu revenir sur le sujet. Depuis ma rencontre avec les Cullen, j'avais été mise en danger de mort trois fois, et par trois fois j'avais été sauvée in extremis.

C'était sur cette route peu fréquentée, à quatre heures de l'après-midi, que je me fis ces réflexions. Je revenais de mes courses en ville, me voyant obligée de prendre cette route pour revenir à la villa pour cause de travaux -d'où l'utilité d'avoir une belle sœur pouvant prévoir le moindre problème sur votre trajet. Pourtant, Alice n'avait eu aucune vision de moi sur cette route, ce qui m'inquiétait légèrement. Elle m'avait bien vu rentrer à la maison, mais mon passage par cet endroit était entouré de mystères.
C'est ainsi, après avoir regardé dans mon rétroviseur et en regardant de nouveau la route que je le vis.
Jacob.
Il était là, sur la route, me regardant, avec cet espèce de calme inquiétant et rassurant à la fois. J'aurais du être soulagée, mais je fus totalement désorientée. Obéissant à mes réflexes habituels, et braquai à gauche pour ne pas le renverser.
Mauvaise idée. Ma voiture fit donc une rotation à trois cent soixante degrés, pour buter sur la rambarde de sécurité, me faisant dévaler la falaise en faisant plusieurs tonneaux. Tout tournait trop vite pour moi, et bientôt, je ne pus distinguer ni les formes, ni les couleurs. Je priai pour que ce calvaire cesse, ce qui se produit, lorsque ma Chevrolet heurta quelque chose -un arbre, sûrement.

C'est ainsi que moi, Isabella Marie Swan Cullen, je mourus.

III. In extremis...

EDWARD CULLEN

" Pourquoi Alice ? Pourquoi l'as-tu laissée partir ? "
Et pourquoi ? Pourquoi moi étais-je parti ? J'étais juste allé chasser, et Bella en avait profité pour faire quelques emplettes. Alice avait bien vu le retour de Bella à la maison, mais son trajet était entouré de zones d'ombres. C'était à peu près la quinzième fois que je posais la question à Alice, et elle ne me répondait même plus. Elle tentait de se concentrer pour voir Bella. Elle essaya d'avoir une nouvelle vision, lorsque ses sourcils se froncèrent.
" Edward... Je ne parviens plus à voir Bella. Plus du tout. Il est arrivé quelque chose de grave. "

Je partis avant même d'avoir entendu la moitié de sa phrase, lisant le reste dans ses pensées. J'avais été si sot. Pourquoi avais-je voulu attendre ? Pourquoi n'avais-je pas satisfait à ma promesse et transformé mon épouse ? Il était trop tard désormais. A l'heure actuelle, Bella était sûrement déjà morte, son cœur ne battait sûrement déjà plus, et ses yeux étaient sûrement déjà clos. Étant à ma vitesse maximale, j'atteignis le fameux lieu, et entendis tout de suite la pensée de... Jacob.
Bella... Non... NON ! Réveille-toi je t'en supplie. Voyons son pouls... Je ne le trouve pas... Et ce sang... Non pitié Bella, ne le quitte pas maintenant, pas quand je t'ai retrouvée. Je t'ai... Voilà son suceur de sang...
Ainsi il était revenu, et il était, visiblement, la cause de décès de ma bienaimée. Je m'occuperai de lui plus tard, je devais d'abord tout tenter pour sauver Bella.
" Pousse-toi clébard. On causera plus tard. " lançai-je en guise de bienvenue.
Je pus alors voir le corps de Bella, et senti pleinement son odeur. Il y avait du sang partout. Sur ses vêtements, dans ses cheveux, sur le sol... Heureusement que j'avais de l'entraînement. Carlisle étant à l'hôpital, j'étais le seul apte à la sauver encore. Il ne me fallut qu'une seconde pour m'apercevoir qu'elle n'était plus vivante.
Était-il possible de réanimer quelqu'un qui était déjà mort avec du venin ? Sans doute en veillant à la circulation dans l'organisme de ce dernier.
" Hey le cabot, tu sais faire le massage cardiaque ?
- Ouais.
- Alors masse-la pendant que je la mords.
- Tu vas violer le trai...
- Écoute espèce de chien galeux, tu viens de cause la mort de ma femme. Toi-même ça t'arrange bien que je la morde. Alors je te conseille de te débrouiller pour faire accepter sa transformation au sein de la meute, ou bien je te réduis en bouillie ! "

Je ne lui laissai pas le temps de répliquer, et je me mis en position, les dents sorties, près du cœur de Bella. Je fis venir le venin le plus corrosif -et donc le plus efficace- à ma bouche, et arrêtai ma respiration. Enfin, Jacob commença à masser Bella. Je la mordis alors.
Je tâchai de faire pénétrer le plus de venin possible dans son corps, et dès que j'eus fini, je fis du bouche à bouche à ma bienaimée. Je fus bien obligé de reprendre ma respiration, mais l'odeur me paraissait moins terrible maintenant que le pire était passé.
Nous restâmes ainsi pendant un bon quart d'heure, nous acharnant sur le corps de ma femme. Au bout d'un moment, Jacob fit non de la tête, et je ne voulus même pas entendre ses pensées. Il abandonna Bella et je continuai seul.

Une heure. Je tentai par tous les moyens de ramener mon épouse à la vie. J'avais échoué. Son cœur ne battait plus, et ne battrait plus jamais. Je hurlais alors de douleur dans la forêt, et toute la ville ainsi que les environs durent m'entendre. Je venais de perdre Bella. Je n'avais dès lors plus aucune raison de vivre, et je me dirigeai vers une direction quelconque, fuyant je ne sais où.

C'est alors, tandis que je m'apprêtais à tourner définitivement le dos à Bella, alors que tout semblait perdu, alors que je désirais mourir, que j'entendis un bruit. Un bruit sourd, précipité. Celui d'un cœur en mutation.

IV. Séparation

ALICE CULLEN

Non. Je refusais d'y croire.

Cela faisait à peine trois mois que Bella était immortelle. Son bonheur était à son summum. Celui d'Edward aussi. Celui de toute la famille, à vrai dire.
Toute la famille ? Non. Moi, je n'était pas heureuse. Quelques temps après sa transformation, j'eus une vision m'indiquant leur arrivée. Tout à fait normal, puisqu'ils devaient vérifier la transformation de ma belle-sœur. Mais ils n'étaient pas là uniquement pour ça. Ils savaient.
Que savaient-ils ? Eh bien, ils étaient au courant du don de Bella. En effet, quelques jours après sa transformation, elle a montré son aptitude à se servir de son pouvoir de bouclier qu'elle avait en tant qu'humaine, mais elle avait aussi essayé de l'étendre aux autres. Avec succès.
Malheureusement.
Je n'avais rien dit à ma famille, seul Jasper sentait mon malaise. Je m'étais efforcée d'éviter Edward au maximum, et de ne pas y penser quand il était dans les parages. Je refusais de croire à cette vision. Car ce que j'ai très nettement vu, c'est qu'ils...
Non !
Ce n'était pas possible, je ne voulais même pas y penser. Ce devait être une erreur. Lorsque leurs silhouettes devinrent visibles au loin, le reste de la famille me rejoignit, et j'occultai mes pensées.
" Edward... Les voilà. " murmura Bella, avec une once d'inquiétude dans la voix.
Mon frère acquiesça et commença à se demander pourquoi je ne lui avais rien dit.

Lorsque le cortège - c'est-à-dire Aro, Caïus, Marcus, Jane et Alec - furent à quelques mètres de nous, le roi des vampires prit la parole :
" Bonjour à vous. "
Il y eut un temps de pause, et les quatre autres avancèrent d'un pas.
" Bonjour à toi Bella. C'est pour toi que nous sommes ici aujourd'hui. En premier lieu, je suis ravi de voir que ton cher époux a procédé à ta transformation, comme nous l'avions convenu il y a quelques mois. "
En premier lieu... Ainsi, ils n'étaient pas venus à Forks juste pour vérifier si Bella était bien des nôtres. Pour le moment, la scène se déroulait exactement comme prévu.
Edward me lança un bref regard interrogateur. Qu'il sache ou pas revenait au même désormais.
" Cependant, nous ne sommes pas ici uniquement pour vérifier cela. "
La suite se profilait de plus en plus. Le futur devenait de plus en plus "consistant", plus vrai.
" Nous ne voulons pas te laisser sur l'impression amère que tu as eue lors de ton dernier voyage à Volterra. "
Edward commença alors à comprendre. Je subirai des remontrances, à coup sûr. Quelle sotte fus-je ! Pourquoi ne les avais-je pas prévenus ? Nous aurions au moins pu cacher Bella.
" C'est pourquoi nous te proposons une place au sein de note garde. "
Tout le monde fit les grand yeux, puis commença à se mettre en colère. Tout le monde sauf moi. Je connaissais la suite, et je savais que c'était inutile. Tout le monde sauf Bella, qui répondit calmement :
" Non merci, je ne suis pas intéressée. Je préfère rester avec ma famille. "
Je voulus hurler à Edward de faire attention, mais ce n'était pas la peine. Aro possédait Jane et Alec, et alerter Edward aurait été aussi utile que de gifler Aro.
" En fait, ce n'est pas vraiment une proposition qui se décline. " reprit Aro, menaçant.
Caïus fut alors en un instant au côté d'Edward, et plaqua la tête de ce dernier contre son torse italien. Il lui suffisait d'une simple pression pour broyer la gorge de mon frère. Jane et Alec se concentrèrent, prêts à intervenir si un seul de nous cinq osait bouger.
" Tu seras bien plus utile à Volterra, Bella. Viens, ou il en paiera la prix. " menaça Aro.
La nouvelle-né et l'ancien se fixèrent alors pendant un bon moment, l'un essayant de faire baisser les yeux de l'autre. Caïus raffermit sa prise.
" J'attends ta réponse. " dit Aro sur le ton de la conversation.
Bella hésita encore un moment, puis abdiqua.
" Je viens. Mais relâchez tout d'abord mon mari. "

J'eus alors une vision. Une bataille. A Volterra. Dans longtemps. Je nous voyais combattre, et je voyais un bûcher vers lequel volaient des restes de vampires. Mais je ne savais pas lesquels.

V. Volterra, une fois de plus


BELLA VOLTURI

" Voici tes quartiers Bella. J'espère que tu t'y sentiras à l'aise. Je te laisse la nuit pour t'installer. Premières instructions demain à six heures. "

La porte se ferma, et je soufflai enfin. Je m'affalai dans le fauteuil posé à côté de la fenêtre, et me mis à penser.

Depuis que j'étais vampire, ma "vie" avait changé du tout au tout. Pourquoi avait-il fallu que j'aie un pouvoir surnaturel ? Pourquoi avait-il fallu qu'Aro me repère ? J'étais désormais séparée de ma famille, les Cullen. Je ne faisais plus partie que d'un clan. Et encore, uniquement de sa garde. Mais je savais que si j'essayais seulement de m'échapper, nous serions traqués, et nous mourrions tous un à un par ma faute.

J'observai Volterra éclairée uniquement par les réverbères. La ville était belle en soi, mais me rappelait de trop mauvais souvenirs. Je me remémorai la fois où j'avais du courir jusqu'en bas de la tour de l'horloge pour sauver Edward. Désormais, les rôles étaient inversés.
Comment ma famille s'y prendrait-elle ? Un assaut surprise serait du suicide pur et simple : avec la vingtaine de gardes -dont je faisais désormais partie- nous ne tiendrions que quelques minutes. Un complot ? Chose risquée, car le massacre engendrerait beaucoup de victimes. Compter sur le bonté d'Aro ? Impensable, il tient trop à mon pouvoir.

Si seulement Edward pouvait entendre mes pensées... Nous étions maintenant séparés. J'avais l'impression de revenir deux ans en arrière, et la brèche dans ma poitrine commença à se rouvrir. Quelqu'un sera-t-il là pour m'aider à la colmater cette fois-ci ? J'en doutais fort.

Quelqu'un frappa encore à la porte. Aro, une fois de plus ? Cela m'étonnait.

" Entrez. " prononçai-je froidement.

Ce n'était pas du tout Aro, c'était un grand brun avec un beau visage. Il parla d'un ton chaleureux.

" Tu as oublié ta veste dehors, Bella.
- Ah. Merci de me l'avoir signalé.
- Tiens la voilà. A propos, je m'appelle Santiago. "